Nithard et les Serments de Strasbourg : éclosion de la langue française au coeur de la guerre civile (Paris, mercredi 16 novembre 2016)

Par Patrick Moran, le 01 novembre 2016

La troisième saison des Regards croisés Lettres/Histoire abordera en 2016-2017 la question de l’écriture de l’histoire : après l’approche croisée de trois chefs-d’œuvre issus de la Grande guerre, en 14-15, et Zola entre lettres et histoire en 15-16, la littérature est invitée par l’histoire à observer le geste littéraire de son écriture.

Les trois rencontres interdisciplinaires proposées cette année forment une trilogie qui suit à la fois l’ordre chronologique, qui est aussi l’ordre des  programmes d’histoire-géographie, dont les programmes de français accompagnent la logique. Le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (E.P.i) est particulièrement pris en compte: chaque rendez-vous s’accompagne de pistes corrélées à la perspective du travail interdisciplinaire.

Ces rencontres ont lieu, sauf mention contraire, au Lycée Raspail (14e, station Didot du tram T3). Elles se déroulent le mercredi après-midi de 14 à 17 h. Une première heure donne la parole à l’histoire, la deuxième aux lettres, et la troisième au public, qui peut ainsi prendre pleinement part à la rencontre, en exprimant son point de vue, ses critiques, et les compléments qui lui paraissent nécessaires.

Nithard et les Serments de Strasbourg : éclosion de la langue française au cœur de la guerre civile.

842-843. L'Histoire abordera les antécédents du partage de Verdun de 843, qui solde la fin de l'empire carolingien. Les Lettres étudieront le récit, unique en son genre, qui nous a été conservé de cette période, grâce à la commande d'écriture passée par Charles le Chauve à son cousin Nithard, qui combat à ses côtés. Nithard prend donc la plume à la demande de son suzerain. C'est un laïque, fait relativement rare dans l'historiographie de la période, et c'est par un sursaut de fidélité qu'ajoutant un troisième puis un quatrième livres à ce qui restera comme L'histoire des fils de Louis le Pieux, écrite en latin, il transcrit le serment prêté en langue vernaculaire romane par Louis le Germanique, à Strasbourg, devant les armées de son frère. Il offre ainsi sans le savoir son acte de naissance à la langue française. 

L'étude littéraire menée par Françoise Gomez s'attachera à cette extraordinaire éclosion, au cœur du texte latin: en partant de formules-clés, isolées et traduites pour être à la portée de tous, latinistes et non-latinistes, on verra comment elles structurent le récit et disent le fonctionnement de la diplomatie guerrière, au sein même du chaos fratricide.

Pour consulter la présentation sur le site de l'Académie de Paris, cliquez sur ce lien.

Mots clés : aucun
Classé dans : Événements