Le discours mystique entre Moyen Âge et modernité. Tome III. L'institution à l'épreuve, dir. Véronique Ferrer, Marie-Christine Gomez-Géraud et Jean-René Valette, Paris, Honoré Champion (Mystica, 16), 2021, 698 p.

Date de parution : 23 août 2021

ISBN : 9782745355973

Dans la période qui mène du XIIe siècle au seuil des Lumières, le discours mystique s’offre comme un véritable carrefour, dont l’intelligibilité se déploie autour de quatre pôles pour former ce que Pierre Gire nomme un carré mystique. Après le langage (2019), le sujet (2019), et avant la révélation (à paraître), le présent volume prend pour champ d’étude le pôle de l’institution religieuse, dont la réalité médiatrice se caractérise à la fois par sa force de transmission et par sa capacité de contrainte. Cette dualité interne explique sans doute la relation paradoxale qui unit les mystiques à la religion instituée, entre contestation et subordination, séparation et fusion. L’institution se trouve ainsi comme mise à l’épreuve. Optant pour une démarche dialectique et transéculaire, la réflexion collective menée ici entend reconsidérer le rapport entre mystique et institution, trop souvent pensé en termes d’opposition, propre à n’offrir d’autre voie de résolution pour le sujet que la dissidence ou sa neutralisation par le corps ecclésial. L’institution est aussi le lieu où se fonde la mystique, où elle se réinvente.

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La Mort le roi Artu, éd. Jean Frappier, trad. Patrick Moran, Genève, Droz (Texte courant, 14), 2021, 712 p.

Rédigée dans le premier tiers du XIIIe siècle, La Mort le roi Artu dépeint un monde arthurien au bord du précipice, où l’envie et le ressentiment mettent en péril les valeurs chevaleresques traditionnelles, où l’amour interdit de la reine Guenièvre et de Lancelot du Lac risque à tout moment d’être révélé au grand jour et de détruire le fragile équilibre de la cour. Dernier volet du cycle du Lancelot-Graal, recopié sans cesse jusqu’au XVe siècle avant d’être imprimé de nombreuses fois à la Renaissance, ce roman anonyme constitue la version la plus riche et la plus complexe de la chute du royaume d’Arthur, par le biais d’un récit choral où les héros d’antan sont la proie de leurs propres désirs et des caprices de Fortune. On trouve ici l’édition critique lachmannienne de Jean Frappier, avec une nouvelle traduction très réussie de Patrick Moran.