Andrea Ghidoni, L'eroe imberbe

Par Patrick Moran, le 06 novembre 2018Lire la suite

Andrea Ghidoni

L’eroe imberbe. Leenfances nelle chansons de geste: poetica e semiologia di un genere epico medievale

Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2018 («Scrittura e scrittori. Nuova serie»), 444 p.

ISBN: 978-88-6274-856-8

Comment naît et grandit un héros? Quels sont les débuts de sa carrière? Poussés par l’appétit narratif du public féodal-courtois, les trouvères des chansons de geste essayèrent de répondre à ces questions en composant des poèmes sur les premiers exploits des héros les plus populaires du Moyen Âge français. Mais la naissance et la jeunesse du héros devinrent rapidement des thèmes presque obligatoires dans toutes les chansons qui racontaient la biographie des anciens chevaliers de Charlemagne : une enfance troublée, souvent plus proche au conte de fées qu’au poème épique, devient signe et synonyme d’héroïsme.

Ces récits sur l’initiation du héros sont connus par le public médiéval et les philologues modernes sous le nom d’enfances. Le héros garçon ou novice apparaît sous différentes formes dans l’épopée médiévale française : en tant que thème générique, motif épisodique, protagoniste de textes qui lui sont entièrement dédiés. Les objectifs du héros imberbe sont principalement trois – l’investiture chevaleresque, la conquête d’un fief et celle d’une femme – et autour de lui apparaît une constellation d’autres personnages récurrents : les parents, la belle-mère, le roi au service duquel le jeune combat, les princesses follement amoureuses qui l’aident dans ses exploits ; et encore, bêtes féroces, brigands, guerriers infidèles, usurpateurs qui le menacent ou le forcent à l’exil.

Cet étude définit la poétique du genre des enfances et les traits saillants de ces textes, en illustrant l’évolution de la technique narrative médiévale à travers une tradition littéraire qui s’est développée en France du XIeau XIVesiècle.

Thomas Basin, Histoire de Charles VII et Louis XI

Par Patrick Moran, le 25 octobre 2018Lire la suite

Thomas Basin

Histoire de Charles VII et Louis XI

Introduction, traduction et notes par Joël Blanchard, Franck Collard et Yves de Kisch

Pocket, collection : Agora, 2018, 912 p.

Surgi de notre oubli immérité, Thomas Basin (1412-1491), évêque, politique et historien de son siècle, nous est rendu par cette traduction nouvelle de son Histoire des règnes de Charles VII et Louis XI. Depuis trop longtemps, l’écrivain ne nous était plus accessible. Il revient, acteur de son temps, partisan assurément (il a par exemple l’art et la manière de se faire détester de Louis XI) ; il n’en est que plus précieux. La haute idée qu’il a de ses mérites le fait appeler à sa rescousse toute sa culture, de Salluste et Suétone aux Évangélistes, voire au Tout-Puissant... Historien, il fait de son écriture une arme, non sans maladresse parfois. Mais le témoignage reste d’autant plus passionnant qu’il est animé par un fort ressentiment, bien peu religieux, avouons-le. Outre l’importance de ces textes, dûs à un contemporain de ce qui est décrit, nous découvrons un temps vécu, un ressenti dans sa brutalité, dans ses rancœurs, mais aussi dans la construction de l’État. Nous ne devions pas nous priver plus longtemps de l’œuvre majeure de Thomas Basin, relue à la lumière des acquis les plus récents de l’Histoire.

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L'Ombre de Joseph Bédier. Théorie et pratique éditoriales au XXesiècle, éd. par Craig Baker, Marcello Barbato, Mattia Cavagna et Yan Greub, Strasbourg, ÉLiPhi, 2018 (TraLittRo - Études et textes romans du Moyen Âge - ETRMA, 3).

ISBN 978-2-37276-022-5, V+380 pp., 45€

Le spectre de Joseph Bédier hante l’Europe des philologues. Quelle est l’édition conservatrice qui n’a pas été taxée de bédiérisme ? À son tour, quel est l’éditeur conservateur qui n’a pas accusé autrui d’être plus bédiériste que lui, ou, à l’inverse, utilisé contre l’interventionnisme des arguments qu’il attribuait à Bédier ?

De toute évidence, le bédiérisme continue à être reconnu, encore aujourd’hui, comme une puissance agissante, ou au moins comme une position par rapport à laquelle se situer lorsqu’on édite un texte médiéval ou discute son édition. Le présent ouvrage tente de mieux cerner ce qu’a été la révolution bédiériste et en quoi consistent les courants ou les attitudes qui ont pu être (ou sont encore) nommés ‘bédiéristes’. Au passage, il cherche à éliminer certaines fausses questions. Son dessein n’est pas de discuter de la meilleure méthode d’édition, mais de chercher derrière la légende du bédiérisme la réalité de la pratique de Bédier, de sa théorie, de la théorie qu’il a combattue et des pratiques qui se sont développées dans son sillage.

Avec des contributions de: R. Antonelli, Cr. Baker, M. Barbato, A. Corbellari, Fr. Duval, G. Fiesoli, Y. Greub, Fr. Lebsanft, L. Leonardi, Ph. Ménard, G. Palumbo, G. Roques, P. Sánchez-Prieto Borja, M. Tyssens, † A. Varvaro et F. Zinelli.

Site de l'éditeur, où il est possible de commander le volume en ligne : http://eliphi.fr

Journée d’études « Littérature et culture médiévales dans l’enseignement secondaire », Université d’Artois, « Centre Textes et Cultures », co-organisée par les équipes « Littératures et Cultures de l’enfance » et « TransLittéraires », Arras, 21 juin 2019.

Cette journée d’études a pour objectif d’apporter des éléments de réponse aux grandes questions posées par l’enseignement de la littérature et de la culture médiévales dans l’enseignement secondaire. À partir de réflexions et d’expériences, il s'agira de s'interroger sur les modalités de travail privilégiées dans le cadre du cours de français et sur leur éventuelle évolution, ainsi que sur les difficultés qui persistent concernant cet enseignement.

Les propositions doivent parvenir aux organisatrices avant le 19 janvier 2019.

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